Le terme « crowdfunding » (« crowd » : la foule et « funding » : financement) signifie « financement par la foule » ou « financement participatif ». Le crowdfunding consiste à faire appel à un grand nombre de personnes (physiques ou morales) pour financer collectivement un projet. Il permet donc aux entreprises de l’ESS de faire appel au public pour financer tout ou une partie d’un projet.
Pour se faire, les porteurs de projets doivent passer par un intermédiaire, appelé « plateforme de crowdfunding ». Il s’agit d’un site internet qui se charge notamment de mettre en relation les financeurs avec les porteurs de projet souhaitant obtenir des financements. Certaines sont spécialisées dans l’ESS ou dans la finance solidaire.
Un dossier très complet pour mieux comprendre le fonctionnement du financement participatif est proposé sur le portail de l’Economie et des finances.
Les avantages du crowdfunding
Chaque typologie de crowdfunding possède son lot d'avantages qui lui est propre. Ceci dit, c'est cette intelligence collective qui est intéressante dans le crowdfunding, au-delà du financement en lui-même.
Dans le modèle de l'investissement, et plus particulièrement dans celui de l'equity, présenter son projet de croissance à une communauté d'investisseurs aux profils très différents permet d'obtenir rapidement des fonds à un moment où business et banques ne sont pas intéressés (car l'opération est jugée trop risquée). C'est une réponse à ce que l'on appelle l'equity-gap.
Avec le don, soumettre son projet à une plateforme de crowdfunding permet de "tester son idée". Du moins pouvoir rapidement mesurer l'effervescence qui se crée autour du projet à travers dons, recommandations et conseils. Bien qu'il faille prendre au sérieux sa communication durant une campagne, choisir de partir sur ce modèle est assez simple, et permet d'obtenir des fonds tout en gardant son pouvoir décisionnaire.
Les typologies de crowdfunding
Avec les dizaines de plateformes qui co-existent dans le crowdfunding, on peut distinguer trois grandes familles. La première étant celle dont fait partie SmartAngels, de l'investissement en direct dans les PME de croissance et startup. Nous retrouvons ensuite le modèle du prêt et celui du don.
1. L'equity-crowfunding ou financement participatif en capital
Ce modèle de crowdfunding permet à des entreprises de faire entrer des investisseurs à leur capital en échange d'actions. Il s'agit d'une levée de fonds où les entrepreneurs misent sur le grand nombre d'investisseurs qui s'additionnent afin d'atteindre un objectif préalablement fixé.
L'equity-crowdfunding est une réponse à l'equity-gap, où banques et business angels de la finance traditionnelle ne sont pas encore disposés à investir 200 000 euros à 1M euros.
2. Le modèle du prêt (en peer-to-peer)
La deuxième manière d'investir avec le crowdfunding est le prêt entre particuliers. D'un côté, des emprunteurs qui souhaitent se passer des banques pour obtenir les meilleurs taux. De l'autre, des épargnants qui souhaitent créer des rendements tout en plaçant leur agent dans l'économie réelle. On peut citer les acteurs Prêt d'Union, ou LendingClub aux États-Unis.
3. Le don (avec bien souvent une contrepartie)
Il s'agit certainement du modèle auquel tout le monde pense quand on mentionne le terme "crowdfunding", et donc celui le plus répandu dans les médias. Le modèle du don est celui qui convient le mieux aux projets culturels, artistiques et humanitaires puisque ceux-ci s'adressent à une plus large audience composée de personnes ne cherchant pas à s'enrichir personnellement, mais plutôt à recevoir une contrepartie et/ou supporter financièrement un projet pour lequel ils en tireront une certaine fierté.
D'autres formes plus "mineures" (car moins connues) composent le paysage du crowdfunding. Ce sont des métiers plus particuliers qui sont rentré dans la spirale du crowdfunding et en ont adopté pleinement les règles pour gagner en visibilité et crédibilité.
4. Le microcrédit solidaire
C'est un modèle particulier basé sur la micro-finance. Il s'agit de prêts à destination du Monde pour améliorer les conditions de vie locales et booster les projets d'entreprises. Le microcrédit solidaire se manifeste sous forme de "petits dons" de quelques dizaines d'euros pour financer des projets allant de centaines d'euros à quelques milliers d'euros.
La réussite de ce modèle réside dans la satisfaction des prêteurs et des sommes demandées qui sont bien plus atteignables pour des résidents de pays développés. Développé par des organisations non-lucratives telles que Kiva, Babyloan ou encore MicroWorld.
5. La production communautaire
Dans le paysage culturel et artistique, la production communautaire est souvent envisagée. Elle permet à chaque investisseur de devenir coproducteur, avec la possibilité de rentabiliser le don via des royalties perçues sur les futures recettes.
Pour les artistes, c'est aussi un nouvel axe de communication, où l'aspect social est extrêmement fort et où ils peuvent se confronter aux attentes du marché d'une manière singulière.
Que dit la loi ?
La France est le premier pays à s'intéresser au crowdfunding en votant une loi en 2014 dont on peut extraire quelques grands points. Vous pourrez trouver l'entièreté des articles dressés et des modifications des codes sur l'ordonnance du 30 mai 2014 relative au financement participatif.
La création d'un statut de CIP (Conseiller en Investissement Participatif) par l'AMF, afin de redéfinir le cadre juridique des plateformes de crowdfunding qui étaient jusqu'ici considérées comme des CIF (Conseiller en Investissement Financier), pas vraiment adapté à des levées de fonds qui prennent place sur Internet.
Dans l'equity, les sociétés au statut de SAS peuvent désormais lever des fonds. Le plafond d'une levée de fonds est augmenté à 1 million d'euros
Jusqu'à 1 000 euros par personne lorsqu'il s'agit d'un prêt. De plus, les plateformes en question devront délivrer un outil d'aide à la décision pour limiter et indiquer le risque pour leurs clients
Modalités de crowdfunding
Il existe trois formes de crowdfunding, selon le type de financement que l’on souhaite obtenir :
- Le don :
- Sans contrepartie : les financeurs donnent une somme sans rien attendre en retour.
- Avec contrepartie : les financeurs donnent une somme en échange d’une récompense. Cette dernière peut prendre deux formes : un pré-achat (les citoyens achètent un produit ou service qui ne sera crée que lorsqu’une certaine somme est collectée) ou un cadeau.
- Le prêt : les financeurs prêtent une somme qui devra leur être remboursée, avec ou sans intérêt.
- La prise de participation au capital : les financeurs investissent dans une entreprise en échange de l’octroi de parts dans l’entreprise.
Les plateformes de crowdfunding
Des plateformes spécialisées, dont le nombre et l’activité sont en plein développement dans de nombreux pays, organisent la mise en relation en identifiant et sélectionnant les cibles et en apportant aux épargnants les éléments d’information nécessaires à un choix éclairé. Certaines sont spécialisées dans l’ESS ou dans la finance solidaire.
Des exemples de structures de crowdfunding (financement participatif)
Lendahand
Lendahand est un site crowdfunding de prêts/emprunts à destination des populations les plus défavorisées. Il est aujourd'hui l'un des leader de l'industrie du microcrédit et intervient dans 12 pays. Voir leur site ...
BlueBees
Plateforme de finance participative pour la réalisation de projets qui œuvrent pour une agriculture et une alimentation durables. Voir leur site ...
DAVINCICROWD
Financement participatif de projets de la Recherche et de l’Enseignement supérieur. Voir leur site ...
FADEV
Un dispositif de crowdfunding solidaire qui privilégie l’impact sociétal du projet soutenu à la rentabilité financière, notamment pour soutenir l’entreprenariat responsable en Afrique. Voir leur site ...
HelloAsso
HelloAsso est la première plateforme de financement participatif dédiée aux associations françaises. Découvrir sa fiche Acteur. Voir leur site ...
Les scop
Je finance un projet cooperatif par les Scop. Voir leur site ...
Spear
Premier site internet qui permet à des épargnants de choisir la destination de leur argent parmi des projets ayant un fort impact social.